Inconnu à cette adresse est un roman épistolaire. Les lettres sont échangées de 1932 à 1934 entre Max Eisenstein, un Juif américain d’origine allemande et son ami et associé Martin Schulse. Ce dernier, après avoir longtemps vécu aux Etats-Unis, vient de rentrer en Allemagne avec femme et enfants. Ensemble Max et Martin sont propriétaires d’une galerie de tableaux à San Francisco. Max écrit donc à Martin pour lui donner des nouvelles de leur affaire mais aussi pour évoquer l’époque où ils passaient une bonne partie de leur temps libre ensemble. La seule famille de Max est sa soeur Griselle qui tente de percer comme actrice de théâtre en Autriche.
Très rapidement après son arrivée en Allemagne Martin est gagné par les idées des nazis et bientôt il demande à Max de ne plus lui écrire. Etre en correspondance avec un Juif lui causerait du tort et de plus il est sincèrement convaincu que ce qui se prépare est nécessaire pour l’Allemagne. Pire, quand Griselle -avec qui il a eu une liaison autrefois- se présente à sa porte pour lui demander son aide, il la lui refuse. Max prépare alors sa vengeance… par correspondance.
Voilà un livre qui a eu pas mal de succès depuis sa réédition au milieu des années 90. Le souvenir que je garde de la première lecture que j’en avais faite c’est d’avoir trouvé la fin jubilatoire. La relecture me déçoit, les personnages ne me paraissent pas très crédibles. Il me semble que Martin est bien vite converti au nazisme, lui qui était le meilleur ami de Max. Les premières lettres présentent la situation des personnages de façon pas vraiment subtile. Reste qu’il faut reconnaître à Kressmann Taylor le mérite d’avoir vu avant beaucoup (Inconnu à cette adresse a été écrit en 1938) le danger que représentait le nazisme. Et ça c’est fort.
Isil le 16 novembre 2009 :
J’ai beaucoup aimé lire et relire ce petit thriller. Les raccourcis ne m’ont pas gênés (en fait ça ne m’a pas paru particulièrement impossible). Et surtout, la fin est très marquante.
Réponse :
Je viens de le faire lire à des jeunes de 14 ans et pour eux la fin n’est pas évidente à comprendre (ils ont tendance à plaindre ce pauvre Martin).
Ananas le 26 mars 2011 :
Ce livre est très bien, mais je pense qu’il manque peut-être un petit quelque chose. Je viens moi-même de publier mon avis sur mon blog. Joli blog et bonne continuation :p
Réponse :
Merci.