Ivan Choutov est un écrivain d’une cinquantaine d’années, d’origine russe et vivant en France. Son amie, beaucoup plus jeune que lui, vient de le quitter et il décide d’aller en Russie. Il souhaite y revoir Iana qu’il aimât trente ans plus tôt.
A Saint Petersbourg Choutov est volontiers accueilli par Iana mais elle n’a guère de temps à lui consacrer. Elle est devenue une femme d’affaires pressée, toute occupée à gagner de l’argent et à le dépenser. Choutov découvre alors que la Russie d’aujourd’hui n’a plus grand chose à voir avec celle qu’il a quittée. Elle est entrée dans cette société de consommation qu’il avait du mal à supporter en France.
C’est cependant ici qu’il va rencontrer Volski. Ce vieil homme lui raconte sa vie : survivant du siège de Leningrad, déporté au goulag, interné en hôpital psychiatrique, il a finalement été réhabilité après la mort de Staline mais surtout il a vécu un grand amour qui a surmonté toutes ces difficultés et a donné son sens à sa vie.
Des deux personnages c’est Volski qui est le plus intéressant. Toute son histoire est liée à celle de la Russie depuis la deuxième guerre mondiale. Choutov quant à lui ne m’est pas très sympathique, c’est un homme aigri. Je me demande à quel point ce n’est pas en partie Makine qui se cache derrière le personnage. Il termine son récit avec une conclusion à laquelle je n’adhère pas. Comparant l’époque actuelle avec celle de l’URSS il constate que c’était « une époque qu’il sait indéfendable et où pourtant vivaient quelques êtres qu’il faudra coute que coute sauver de l’oubli« . Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas dire la même chose du monde d’aujourd’hui.