Priscilla Hart, une jeune Américaine de 24 ans, bénévole dans une ONG en Inde, a été tuée de 16 coups de couteau la veille de son retour dans son pays. Ses parents font le voyage vers Zalilgarh pour essayer de comprendre ce qu’il s’est passé et ce que fut la vie de leur fille là-bas.
Shashi Tharoor situe son roman en 1989 au moment des violences inter-religieuses provoquées par des fondamentalistes hindous qui réclamaient la destruction d’une mosquée d’Ayodhya, la Babri Masjid, prétendant qu’elle avait été construite sur le lieu de naissance du dieu Ram. Priscilla Hart apparaît comme une victime collatérale d’une des nombreuses émeutes qui ont éclaté dans le nord de l’Inde à cette époque. (La Babri Masjid a finalement été détruite en 1992 par une foule fanatisée, ce qui a entraîné des émeutes qui ont fait des milliers de morts).
La narration se présente sous forme d’extraits d’entretiens, de lettres, de journaux intimes.
L’auteur mène deux récits de front : l’histoire de Priscilla pendant son séjour en Inde, son travail pour une ONG qui tente de promouvoir le contrôle des naissances et surtout sa liaison clandestine avec un fonctionnaire local.
En parallèle il y a la découverte par les parents de Priscilla des réalités de l’Inde contemporaine. Divers protagonistes viennent leur expliquer le contexte de la mort de leur fille : les affrontements inter-religieux depuis les massacres de la Partition, les moments où la tolérance a semblé l’emporter, ceux où la haine domine.
J’ai trouvé que ces récits avaient un caractère un peu artificiel. Il s’agit manifestement de faire un cours au lecteur supposé ignorant de tous ces faits. J’aime bien m’instruire en lisant un roman mais j’apprécie aussi que cela soit fait habilement. Ou alors autant lire un ouvrage documentaire. Ici la lecture m’a semblée parfois fastidieuse et j’ai sauté des lignes. Peut-être que ce serait plus intéressant pour quelqu’un qui découvrirait ces aspects de l’histoire de l’Inde avec ce roman ?
Je me demande qui est la femme en photo sur la couverture. Madhuri Dixit ? Est-ce que quelqu’un pourrait confirmer ou infirmer ?
Naina le 29 décembre 2008 :
J’ai un avis différent : j’ai bien aimé ce roman qui m’a permis de découvrir l’auteur et les affrontements interreligieux. Des deux romans de Shashi Tharoor que j’ai lus, il reste mon préféré (j’ai lu « Show Business » et ma PAL contient « Le Grand roman indien »).Pour la photo de couverture, c’est peut-être Madhuri Dixit. Il y a une ressemblance. Est-ce la dernière édition du roman (la couverture de mon exemplaire est différente) ?
Réponse :
En relisant mon commentaire sur « Show business » je m’aperçois que certains passages aussi m’avaient semblé longs.
Mon édition est-elle la dernière ou pas ? Difficile de répondre à cette question, il n’y a pas de date d’édition. A la première page cependant, parmi les autres oeuvres de l’auteur, il y a « L’Inde,
d’un millénaire à l’autre », paru en France en 2007. C’est un livre qu’on m’a prêté. J’ai vu l’autre couverture sur internet, elle m’a parue plus en rapport avec le contenu du livre.
Joël le 29 décembre 2008 :
J’ai ce livre dans ma bibliothèque, je ne l’ai pas encore lu, mais à propos de la couverture, je pense pouvoir confirmer que c’est bien Madhuri Dixit.
Joël le 6 février 2009 :
Je viens de finir de livre. Je suis assez d’accord pour trouver le procédé assez artificiel. Par contre, je n’ai pas du tout trouvé la lecture fastidieuse : c’est plutôt agréable à lire.La démolition de la Babri Masjid refait la une de l’actualité indienne ces jours-ci avec un ancien leader du BJP Kalyan Singh qui réaffirme en avoir été le principal responsable.