Luce Rostoll est née en Algérie, près d’Oran, en 1952. Elle a grandit dans l’enceinte de l’hôpital d’une petite ville de l’Oranie dont son père était directeur. Son enfance coïncide avec les années de la guerre d’Algérie. Ses parents, d’origine espagnole, sont des amis des Algériens et refusent d’être assimilés aux colons dominateurs. Ils pensaient rester en Algérie après l’indépendance mais doivent finalement quitter le pays dans l’urgence.
Luce Rostoll raconte les souvenirs de cette enfance algérienne. Le soleil et la mer, la beauté des paysages. Le personnel de l’hôpital : Bagdad l’infirmier, Sauvageo le garçon de courses, Djilali qui s’occupe du jardin. Et puis la guerre, les attentats, la torture, les blessés, les morts. Enfin la difficile installation en France.
C’est un texte très beau. Il y a un peu de nostalgie bien sûr puisqu’il s’agit d’un lieu et d’un temps disparus à jamais mais aucune aigreur, pas d’auto-apitoiement. De ses parents, de sa grand-mère, Maria, morte le jour de son premier anniversaire, Luce Rostoll trace le portait de gens « biens ».
Dans les années 70 j’ai passé trois ans en Algérie où mon père était coopérant. Je garde de cette époque mes plus beaux souvenirs d’enfance. Pour cette raison le livre de Luce Rostoll me touche particulièrement. J’y retrouve des impressions et des sensations qui furent aussi les miennes.