Après un court mariage Dina s’est retrouvée veuve et elle cherche un moyen de subvenir à ses besoins afin de ne pas dépendre de la charité de son frère. Elle engage d’abord deux tailleurs, Ishvar et son neveu Om, pour travailler chez elle à façon. Dina sert d’intermédiaire entre ses employés et un grossiste. Ishvar et Om sont des Chamaars, des basses-castes astreints au dépeçage des animaux morts qui se sont élevés en apprenant -contre les traditions et non sans difficultés- un autre métier.
Dina décide aussi de sous-louer sa chambre à un étudiant, Manek, un Parsi comme elle, le fils d’une ancienne camarade de classe. Les quatre protagonistes vont se lier d’amitié et leur association improbable va durer pendant un an avant que les dures réalités de la vie ne viennent les séparer.
L’équilibre du monde est d’abord une histoire d’amitié avec une réflexion sur les souvenirs et la mémoire. Rohinton Mistry nous dit qu’il faut profiter de l’instant présent car le temps coule. Un personnage remarque que les souvenirs sont toujours tristes : des événements désagréables on se souvient sans joie et on regrette les moments heureux. Un autre dit que « l’ensemble est beaucoup plus important que chaque pièce qui le compose ».
Dans ce roman l’auteur donne toute leur place aux miséreux de l’Inde : basses-castes de la campagne assujettis à leur sort par les castes supérieures qui s’entendent pour les exploiter; petits métiers des grandes villes habitant les bidonvilles; mendiants. Ils sont victimes de toutes les injustices et de la corruption des puissants mais il existe une solidarité entre eux.
Enfin le cadre historique est celui de l’année 1975, quand le premier ministre Indira Gandhi, désavouée par le parlement a décrété l’état d’urgence pour se maintenir au pouvoir. Les brutalités policières s’accroissent, il y a une volonté de « nettoyer » les centres-villes : les bidonvilles sont rasés, les mendiants chassés et des campagnes de stérilisation forcée sont organisées.
Malgré quelques péripéties qui m’ont semblé peu vraisemblables j’ai trouvé ce roman sympathique et plaisant à lire.
Nicolas le 22 novembre 2009 :
En ce qui me concerne je l’ai trouvé bien plus que sympathique. Bien sûr c’est peu crédible et bien sûr, on a déjà vu style plus littéraire. Mais voit-on souvent un tel souffle? Des personnages
aussi attachants que nos amirs Om et Ishvar? Un roman qui se dévore autant, en même temps qu’il instruit sur un pays aussi fascinant? Un roman qui cumule à ce point scènes très dures et humour? Ce livre est inoubliable, de mon point de vue!
Réponse :
Cela fait un peu de temps que je l’ai lu mais, oui, je me souviens de personnages attachants et d’avoir appris des choses sur l’Inde. Donc, d’accord, un roman plus que sympathique.
Nicolas le 22 novembre 2008 :
Je ne suis pas en train d’essayer de te convaincre hein mais je sais que c’est un roman qui me marquera, malgré ses défauts. Il fait partie pour moi des inoubliables, bref, un vrai coup de coeur.
Réponse :
Je l’ai bien compris !