Ce roman raconte l’histoire d’amour entre Shah Jahan, empereur moghol au début du 17° siècle et Arjumand, impératrice sous le nom de Mumtaz-i-Mahal. Après la mort de son épouse adorée, Shah Jahan fit construire pour elle le Taj Mahal. La narration alterne un chapitre de l’histoire d’amour et un chapitre de la construction du mausolée.
L’histoire d’amour : elle nous est racontée par la voix de trois narrateurs : Shah Jahan, Arjumand et Isa, fidèle serviteur d’Arjumand. Entre Shah Jahan et Arjumand, ce fut le coup de foudre au premier regard. Elle avait 12 ans, lui 16. Hélas des raisons politiques allaient retarder le mariage qu’ils souhaitaient tous les deux car Shah Jahan était prince héritier et son père voulait qu’il fasse des unions politiques. Enfin leur persévérance eut raison des obstacles bien qu’arjumand eut atteint l’âge limite de 17 ans. Commencent alors 18 ans de mariage qui pour Arjumand sont 18 ans de grossesses. A peine remise d’une fausse couche ou d’un accouchement, elle était de nouveau enceinte et c’est en donnant le jour à son quatorzième enfant qu’elle mourut. Pour le couple bientôt suivi d’une ribambelle d’enfants c’est aussi de longues pérégrinations à travers l’empire sur les ordres de l’empereur Jahangir, père de Shah Jahan, lequel n’accéda au trône que deux ans avant la mort de sa femme.
Arjumand était la nièce de Mehrunissa dont j’ai lu l’histoire précédemment dans La vingtième épouse. Dans Taj Mehrunissa apparaît comme une intrigante, uniquement intéressée par le pouvoir que lui confère son mariage avec Jahgangir.
La construction du Taj Mahal : elle dura vingt ans et mobilisa 20 000 ouvriers venus de tout l’empire. Elle nous est racontée à travers l’histoire de l’un d’entre eux, Murthi, un sculpteur qui a quitté son village avec sa famille pour venir travailler sur ce chantier gigantesque. Malgré cette tentative de personnalisation le récit reste assez technique. C’est intéressant néanmoins. J’ai appris des tas de choses passionnantes sur les techniques de construction et la vie à cette époque mais c’est cela qui fait aussi, à mon avis, que ce roman n’est pas des plus prenants.
« Il faudrait des années avant que les fondations soient achevées. Les plans prévoyaient une série de piliers, entourés par des puits et reliés entre eux par de robustes arches. L’intérieur de ces puits serait rempli par des rochers et l’espace les séparant solidement maçonné. Les piliers supporteraient le poids énorme de la tombe, pendant que les puits empêcheraient les infiltrations d’eau de la Yamuna. Les briques seraient imperméabilisées pour les siècles à venir en étant immergées dans de la graisse chaude. Le mortier lui aussi était spécial, il était constitué d’un mélange de chaux éteinte, de sucre brut, de lentilles, de coquilles d’oeufs, de coquillages écrasés et de gomme d’arbre. »
Et on n’en est qu’aux fondations ! Vous comprenez que l’argent n’était pas un problème.
Naina le 27 juin 2008 :
J’avais lu un avis négatif sur le blog de Jules (Jules se livre). Ton article me donne envie de tester ce roman, surtout après la lecture des romans d’Indu Sundaresan (je suis en train de terminer « La Vingtième épouse »).
Réponse :
Je suis plutôt d’accord avec l’avis de Jules sur le style du livre. Mais aussi, c’est intéressant de le lire après La vingtième épouse car Taj donne une vision TRES différente de Mehrunissa!