En 1991, à Los Angeles, Maximilen Ophuls, ancien héros de la résistance française, ancien ambassadeur des Etats-Unis en Inde, chef des services américains de lutte anti-terroriste est assassiné devant chez sa fille India par son chauffeur qui répond au pseudonyme de Shalimar le clown. Shalimar est connu pour être un terroriste islamiste international aussi on pense d’abord à un crime politique. La réalité est en fait toute autre.
Pour la découvrir, Salman Rushdie nous emmène sur les traces de quatre personnages dont il nous raconte les histoires : Maximilien Ophuls, Shalimar, India et Boonyi, la femme qui fait le lien entre eux tous. Derrière eux nous voyageons jusqu’au nord de l’Inde, au Cachemire, où se croisent tous les fils de l’existence des protagonistes de ce roman.
Nous découvrons ce paradis terrestre sans précédent que, dit un personnage « nous avons décidé, afin de ne pas avoir l’air de nous vanter devant des étrangers, d’appeler Cachemire ! » où musulmans et hindous vivaient en paix, les musulmans priant des saints et les hindous mangeant de la viande. Salman Rushdie nous montre comment, petit à petit, tout cela a disparu après la partition. Le Cachemire se retrouve déchiré entre l’Inde et le Pakistan; l’armée indienne s’installe pour maintenir l’ordre; le terrorisme islamiste se développe, soutenu par les services secrets pakistanais, alimenté par la guérilla afghane financée par les Etats-Unis. L’engrenage de la violence touche chaque village et chaque famille et bientôt tous ont de bonnes raisons de vouloir se venger. Au besoin les ressentiments et les haines personnels servent d’excuse.
L’imagination du romancier se greffe sur des situations historiques et politiques réelles ce qui rend le tout très convainquant. Salman Rushdie manie l’ironie et l’humour, de plus en plus noir à mesure qu’on avance. J’ai beaucoup aimé ce livre. Je crois que je vais relire du Salman Rushdie prochainement.
Aaliz le 19 février 2014 :
Bon bah celui-là aussi je le veux !
Réponse :
Pas toujours très joyeux.