Et si Hitler avait été reçu à l’école des beaux-arts de Vienne ? Si, au lieu de s’enfermer dans son ressentiment, sa haine de l’autre et de devenir celui que l’on sait il s’était épanoui dans son art et avait surmonté ses névroses ? La deuxième guerre mondiale n’aurait pas eu lieu et la face du monde contemporain en eut été changée.
L’auteur part de ce postulat pour raconter en parallèle deux histoires : celle d’Hitler, recalé à l’école des beaux-arts de Vienne et celle d’Adolf H., reçu.
La narration est composée de courts paragraphes ou alternent la vie d’Hitler et la vie d’Adolf H. Le roman est suivi dans la présente édition d’un « Journal de la part de l’autre », commentaires de l’auteur sur son travail d’écrivain.
Le but de Schmitt est de montrer que les circonstances de notre vie, les interprétations que nous en faisons, nos choix nous modèlent et font de nous un artiste peintre ou un dictateur sanguinaire. Que Hitler est bien un être humain, l’un d’entre nous et non pas une erreur de la nature.
C’est plutôt bien écrit. La première partie m’a accrochée et je l’ai lue facilement. J’ai eu plus de mal avec la suite que j’ai trouvée parfois lassante. Je crois que c’est dû au fait que l’auteur m’est apparu par trop imbu de lui-même. Il s’identifie manifestement à Adolf H., ce que la lecture du Journal confirme, artiste torturé qui doute de son talent.
Alors que la côte de ses oeuvres grimpe en flèche, Adolf se demande si un tel succès est bien mérité. Schmitt vit les même tourments : « Adulte, une fois que l’on est arrivé à terminer quelques oeuvres et à obtenir une reconnaissance, le malaise continue : ce sucès n’est-il pas un leurre ? Ne se trompent-ils pas tous, ceux qui m’admirent ? N’est ce pas celui-là, là-bas, ce pou terne et moche qui ne m’aime pas, le seul qui a raison ? » (Journal de la part de l’autre).
Peut-être, mais en tout cas, c’est un pou terne et moche ! Une telle posture m’a semblé trop étudiée pour convaincre.
Hinachii le 13 juin 2007 :
Pour ma part, j’ai trouvé ce livre vraiment trés intéressant. Cela m’a au moins permit de lire un livre sur Hitler en entier ! Et j’aime beaucoup le postulat de Schmitt : Et si…. On ne mettra jamais Paris en bouteille et on ne revient pas en arrière, mais Schmitt a trouvé un bon moyen de se poser de bonnes questions, il me semble. PS : N’hésite pas à venir me laisser un com’s pour donner un avis différent sur mon blog !
Réponse :
Peut-être que si je n’avais pas lu son « journal » en post-scriptum j’aurais mieux apprécié le livre ?