Didier Daeninckx, Cannibale, Folio
En 1931 Paris accueille l’exposition coloniale où la France fait l’étalage de ses conquêtes outre-mer et des peuples dominés. Pour l’instruction des visiteurs, on a fait venir des indigènes des colonies et monté un petit zoo humain. Y figure un groupe de Kanak de Nouvelle-Calédonie dont Gocéné, le narrateur. On les oblige à déambuler à moitié nus et à pousser des cris sauvages pour impressionner le passant. Gocéné est parti de chez lui avec pour mission de veiller sur sa fiancée qui fait aussi partie du groupe. Mais voilà que la jeune fille et une partie des Kanak sont emmenés vers une destination inconnue. Accompagné de Badimoin, Gocéné s’évade et entreprend de retrouver ses camarades.
Ce bon petit livre, bien écrit, se lit rapidement. Didier Daeninckx dénonce ici le racisme et le colonialisme, les idées reçues de supériorité qui mènent à traiter des hommes comme des animaux : ici des êtres humains sont échangés contre des crocodiles à un cirque allemand. Et tout ceci est basé sur des faits réels.