Léo, le narrateur, un homme vieillissant, se penche sur son passé et égrène ses souvenirs depuis l’époque de son mariage. Léo et Erica, sa femme, vivent à New-York et sont tous les deux professeurs d’université. Léo se lie d’amitié avec Bill, un artiste peintre. Bill est marié à Lucille, puis ils divorcent et Bill épouse Violet. Après ce deuxième mariage, les deux couples deviennent très proches. Ils habitent dans le même immeuble, déjeunent régulièrement les uns chez les autres, passent leurs vacances ensemble. Comme Léo et Bill, Erica et Violet sont très proches l’une de l’autre.
Toute la première partie est empreinte d’une nostalgie douce, de l’amitié vraie, de l’heureux temps passé.
Mais le malheur va frapper durement ces deux familles et les événements prennent petit à petit une tournure inquiétante.
Dans ce livre, comme dans le précédent que j’ai lu (La fille qui marchait sur l’eau) il est question de la mort d’un enfant et de ses parents qui s’éloignent l’un de l’autre après cette tragédie, incapables de continuer à vivre ensemble mais incapables aussi de se séparer complètement. Mais il est question aussi d’une situation même plus difficile pour des parents que la mort d’un enfant.
L’action s’accélère et s’éloigne de la tranquillité du début pour atteindre à une forme d’angoisse. La note positive c’est que l’amitié survit aux coups du destin et est une aide pour les encaisser.
J’ai beaucoup aimé ce livre. Il est bien écrit et de plus en plus prenant à mesure qu’on avance dans sa lecture. Siri Hustvedt est la femme de Paul Auster et par sa qualité d’écriture, par le fait que l’action se situe dans le même milieu intellectuel new-yorkais, ce livre m’a parfois fait penser à du Paul Auster. J’ai l’intention de me procurer d’autres livres de cet Siri Hustvedt.
Siddarth Dhanvant Shanghvi, La fille qui marchait sur l’eau, 10-18
L’histoire se passe à Bombay, dans l’Inde britannique du début du 20° siècle.
Au début de leur mariage, Anuradha et Vardhmaan Gandharva ont connu quelques années d’amour intense. Amants et amis, ils ont partagé des moments précieux. Mais la mort accidentelle de leur fils Mohan dresse entre eux un mur d’incompréhension. Alors qu’ Anuradha surmonte sa douleur grâce à une chanson, Vadhmaan reste traumatisé et s’éloigne petit à petit de sa femme.
Le livre raconte aussi l’histoire de personnages secondaires intéressants. Ainsi Nandini Hariharan, femme extravagante et provocatrice. Elle choque et fascine le tout-Bombay par son comportement violent qui n’est en fait pour elle qu’une façon d’essayer d’oublier son enfance douloureuse.
C’est un livre qui parle d’amour. Amour éternel, amour qui est le but de la vie, amour qui peut tuer celui qui n’arrive pas à le donner.
C’est un livre dans lequel les élèments et les choses ont une vie propre. Une chanson est si belle qu’elle peut faire s’allumer toutes les lumières d’une maison. Une maison protège le souvenir de son premier occupant en jetant ses maléfices à tous ceux qui essaient de s’y installer ensuite. Un son est tellement âpre qu’il altère la texture de la peau des humains.
C’est un livre prenant. La fin est poignante (j’ai pleuré).
Boris Akounine, Altyn Tolobas, 10-18
Nicholas Fandorine est un historien britannique d’origine russe (sa grand-mère a fuit la Russie en 1920). A la fin des années 90 il met pour la première fois le pied sur la terre de ses ancêtres. Il vient pour entreprendre des recherches sur Cornelius Von Dorn, le fondateur de la lignée des Fandorine en Russie au 17° siècle. Il est muni d’un demi-parchemin hérité de Cornelius et compte consulter aux archives à Moscou l’autre moitié de ce document. Cette tâche en apparence facile ne sera pas de tout repos. Vol de ses affaires, poursuites, tentatives d’assassinat : il semble que les mafias russes s’interressent aux recherches de Fandorine.
Notre héros traverse tout cela en Candide que sa fraîcheur sauve de bien des situations périlleuses.
Boris Akounine alterne un chapitre des aventures de Nicholas Fandorine et un chapitre de celles de son ancêtre Cornelius Von Dorn. Ainsi on apprend comment s’organisait la vie autour du tsar à la fin du 17° siècle, on découvre les manoeuvres de palais.
L’ouvrage est très bien documenté et on retrouve toujours cet humour fin et jubilatoire qui caractérise l’auteur. Un régal.
Anna Gavalda, Ensemble, c’est tout, Le dilletante
J’ai longtemps hésité à lire ce livre car je n’avais pas bien aimé Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part (recueil de nouvelles, du même auteur, chez le même éditeur) mais on me l’a tant de fois recommandé et finalement l’affirmation : « Comme tu as de la chance de ne pas l’avoir encore lu ! » m’a convaincue.
Ne pas se laisser impressionner par ce pavé de 600 pages. Il se lit très facilement car la narration est essentiellement composée de dialogues rapides.
C’est l’histoire de trois dépressifs, trois adultes qui ont été mal aimés par leurs parents et qui ont bien des difficultés à digérer cette enfance douloureuse.
Camille, artiste peintre, a cessé de créer par manque de confiance en elle et travaille dans une entreprise de nettoyage de bureaux.
Franck, cuisinier, cache sa sensibilité en grognant et en roulant des mécaniques.
Et Philibert de la Durbelière, élevé dans la nostalgie de la chevalerie, est totalement inadapté à la vie dans le monde contemporain.
Une improbable rencontre va réunir ces trois personnages, ils vont habiter ensemble, se lier d’amitié (et d’amour), s’épauler et apprendre, ensemble, à apprécier la vie.
Un livre et des personnages sympathiques cependant, d’après moi, on reste ici dans de la littérature à l’eau de rose car il manque une profondeur de réflexion. Je ne peux m’empêcher de comparer avec Paul Auster qui traite des mêmes sujets (l’amitié et les rencontres salvatrices) avec en plus, justement, cette profondeur qui amène le lecteur à réfléchir sur lui-même.
Paul Auster, Le voyage d’Anna Blume, Actes sud
J’ai découvert Paul Auster l’été dernier avec la lecture de l’excellent Léviathan et j’ai été conquise. Depuis j’ai placé Paul Auster au rang de mes auteurs favoris et j’ai entrepris de combler mon retard dans la lecture de son oeuvre.
Le voyage d’Anna Blume n’est pas un livre dans lequel on entre facilement mais une fois qu’on a fait cet effort il se révèle finalement prenant. Ce n’est cependant pas l’ouvrage de Paul Auster que j’ai préféré.
L’histoire étrange se passe dans une ville en partie détruite, une ville d’après la fin du monde, une ville ghetto. Les habitants survivent d’expédients, la violence règne. Anna Blume est venue dans cette ville chercher son frère qui a disparu. Elle rencontre diverses personnes. Des relations d’amitié et de solidarité se nouent malgré l’extrême précarité des conditions de vie.
Paul Auster, Moon Palace, Babel
Le héros et narrateur, Marco Stanley Fogg n’a jamais connu son père. Sa mère est morte quand il était encore enfant et il a été ensuite élevé par son oncle. L’histoire commence à la mort de l’oncle. M. S. Fogg se retrouve seul au monde. Mais laissons plutôt Paul Auster nous raconter lui-même ce qui va se passer, il le fait si bien.
Le livre débute ainsi :
« C’était l’été où l’homme a pour la première fois posé le pied sur la Lune. J’étais très jeune en ce temps-là, mais je n’avais aucune foi dans l’avenir. Je voulais vivre dangereusement, me pousser aussi loin que je pourrais aller, et voir ce qui se passerait une fois que j’y serais parvenu. En réalité j’ai bien failli ne pas y parvenir. Petit à petit, j’ai vu diminuer mes ressources jusqu’à zéro; j’ai perdu mon appartement; je me suis retrouvé à la rue. Sans une jeune fille du nom de Kitty Wu, je serais sans doute mort de faim. Je l’avais rencontrée par hasard peu de temps auparavant, mais j’ai fini par m’apercevoir qu’il s’était moins agi de hasard que d’une forme de disponibilité, une façon de chercher mon salut dans la conscience d’autrui. Ce fut la première période. A partir de là, il m’est arrivé des choses étranges. J’ai trouvé cet emploi auprès du vieil homme en chaise roulante. J’ai découvert qui était mon père. J’ai parcouru le désert, de l’Utah à la Californie. Il y a longtemps, certes, que cela s’est passé, mais je me souviens bien de cette époque, je m’en souviens comme du commencement de ma vie. »
Cette première page est à relire après avoir tourné la dernière car c’est seulement alors qu’on sait que ce résumé qui semblait au départ un peu étrange dit parfaitement ce qu’est le livre. L’auteur nous parle de genèse, de rencontres et de voyage initiatiques. On retrouve ici des thèmes assez récurents chez Paul Auster, il me semble.
Tout ceci est fort bien écrit et jamais ennuyant : il y a de l’aventure et une réflexion philosophique.
Jean-Paul Dubois, Une vie française, éditions de l’Olivier
Le narrateur, Paul Blick, né en 1950, raconte sa vie de 1958 à 2003. Le temps se mesure aux mandats présidentiels successifs qui donnent leurs noms aux chapitres : Charles de Gaulle, Georges Pompidou, … L’histoire du personnage suit et recoupe l’histoire de la V° République.
Le livre est fort bien écrit. Tout le début -la jeunesse du narrateur jusqu’à son mariage- est excellent. Ensuite ça m’a moins plu, notament pour des raisons politiques. Le narrateur est un gauchiste indécrottable et ses prises de position théoriques ne collent pas toujours avec ses choix de vie (si choix il y a car cela semble souvent plutôt subi). La fin est dramatique.
Au total une réflexion sur la vie oscillant entre le doux-amer et le désespéré.
Attention, ça commence très fort :
« Et ma mère tomba à genoux. Je n’avais jamais vu quelqu’un s’affaisser avec autant de soudaineté. Elle n’avait même pas eu le temps de raccrocher le téléphone. J’étais à l’autre bout du couloir, mais je pouvais percevoir chacun de ses sanglots et les tremblements qui parcouraient son corps. Ses mains sur son visage ressemblaient à un pansement dérisoire. Mon père s’approcha d’elle, raccrocha le combiné et s’effondra à son tour dans le fauteuil de l’entrée. Il baissa la tête et se mit à pleurer. Silencieux, terrifié, je demeurais immobile à l’extrémité de ce long corridor. En me tenant à distance de mes parents, j’avais le sentiment de retarder l’échéance, de me préserver encore quelques instants d’une terrible nouvelle dont je devinais pourtant la teneur. Je restais donc là, debout, en lisière de la douleur, la peau brûlante et l’oeil aux aguets, observant la vitesse de propagation du malheur, attendant d’être soufflé à mon tour.
Mon frère Vincent est mort le dimanche 28 septembre, à Toulouse, en début de soirée. La télévision venait d’annoncer que 17 668 790 Français avaient finalement adopté la nouvelle Constitution de la V° République.«
Eric-Emmanuel Schmitt, La part de l’autre, Le livre de poche
Et si Hitler avait été reçu à l’école des beaux-arts de Vienne ? Si, au lieu de s’enfermer dans son ressentiment, sa haine de l’autre et de devenir celui que l’on sait il s’était épanoui dans son art et avait surmonté ses névroses ? La deuxième guerre mondiale n’aurait pas eu lieu et la face du monde contemporain en eut été changée.
L’auteur part de ce postulat pour raconter en parallèle deux histoires : celle d’Hitler, recalé à l’école des beaux-arts de Vienne et celle d’Adolf H., reçu.
La narration est composée de courts paragraphes ou alternent la vie d’Hitler et la vie d’Adolf H. Le roman est suivi dans la présente édition d’un « Journal de la part de l’autre », commentaires de l’auteur sur son travail d’écrivain.
Le but de Schmitt est de montrer que les circonstances de notre vie, les interprétations que nous en faisons, nos choix nous modèlent et font de nous un artiste peintre ou un dictateur sanguinaire. Que Hitler est bien un être humain, l’un d’entre nous et non pas une erreur de la nature.
C’est plutôt bien écrit. La première partie m’a accrochée et je l’ai lue facilement. J’ai eu plus de mal avec la suite que j’ai trouvée parfois lassante. Je crois que c’est dû au fait que l’auteur m’est apparu par trop imbu de lui-même. Il s’identifie manifestement à Adolf H., ce que la lecture du Journal confirme, artiste torturé qui doute de son talent.
Alors que la côte de ses oeuvres grimpe en flèche, Adolf se demande si un tel succès est bien mérité. Schmitt vit les même tourments : « Adulte, une fois que l’on est arrivé à terminer quelques oeuvres et à obtenir une reconnaissance, le malaise continue : ce sucès n’est-il pas un leurre ? Ne se trompent-ils pas tous, ceux qui m’admirent ? N’est ce pas celui-là, là-bas, ce pou terne et moche qui ne m’aime pas, le seul qui a raison ? » (Journal de la part de l’autre).
Peut-être, mais en tout cas, c’est un pou terne et moche ! Une telle posture m’a semblé trop étudiée pour convaincre.
Jane Austen
La sortie en janvier d’une adaptation cinématographique d’orgueil et préjugés de Jane Austen est un bon prétexte pour lire ou relire cette auteure trop tôt disparue. Elle est éditée, entre autres, chez 10-18.
On retrouve dans chaque ouvrage de Jane Austen pratiquement le même fonds : des jeunes filles de la bonne société rurale de l’Angleterre du début du 19° siècle (l’époque de Jane Austen), souvent modestes, tombent amoureuses de messieurs généralement issus de familles plus élevées. Leurs amours sont contrariées : des parents s’opposent à une union qu’ils jugent indigne pour le jeune homme. Mais tout est bien qui finit bien et l’amour triomphe.
Sur une trame aussi simple -et rebattue- Jane Austen a l’habileté de tracer des portraits savoureux qui montrent une fine observation de la nature humaine. Ainsi la sotte bavarde, femme qui parle à tort et à travers et dont rien ne peut interrompre le monologue est un personnage intemporel.
Le tout est écrit dans un style excellent et plein d’humour. C’est un régal.
Orgueil et préjugés est considéré par beaucoup semble-t-il comme le chef d’oeuvre de Jane Austen et, ma foi, cette réputation ne me paraît pas usurpée.
Jane et Elizabeth Bennet sont les aînées de cinq filles à marier, perspective qui inquiète beaucoup leur mère. Aussi cette dernière est-elle enchantée de voir arriver dans les environs M. Bingley, un riche célibataire. Elle ne doute pas qu’une de ses filles saura le séduire. Et en effet, le coup de foudre est presque immédiat entre la bonne et sage Jane et M. Bingley à l’heureux caractère. M. Bingley est accompagné de son ami, l’orgueilleux M. Darcy. Entre celui-ci et Elizabeth, l’amour sera moins rapide à naître, ralenti par le caractère fier de l’un et les préjugés de l’autre. Pour contrecarrer les amours des deux soeurs on trouve aussi M. Wickham, un intriguant à l’abord sympathique mais au caractère corrompu et dont le but est de séduire une riche héritière. Les soeurs cadettes de nos héroïnes, Kitty et Lydia sont deux adolescentes écervelées qui ne pensent qu’à courir après les garçons et qui se font remarquer en parlant et en riant fort. Il faudra tirer Lydia d’un bien mauvais pas où l’a jetée son inconséquence. Enfin, tout se termine heureusement après de nombreuses péripéties.
Raison et sentiments est le deuxième ouvrage le plus connu de Jane Austen.
Les héroïnes sont ici encore deux soeurs, Elinor et Marianne Dashwood. La raisonnable Elinor est amoureuse, et réciproquement, du sérieux Edward Ferrars mais la mère et la soeur de ce dernier ont d’autres projets pour lui. Quant à Marianne, exaltée et emportée par ses sentiments, elle est folle de Willoughby, jeune homme enthousiaste comme elle et dont aucune famille ne vient contrecarrer les désirs. La suite réserve des surprises car l’histoire la mieux partie n’est pas celle que l’on pourrait croire. Tout s’arrangera pour les deux soeurs mais après beaucoup de peines de coeur.
J’aime beaucoup aussi Emma.
Depuis le mariage de sa soeur, Emma vit seule avec son père, un vieux monsieur casanier. Pour ne pas le quitter, elle a décidé qu’elle ne se marierai pas. Mais par contre, elle trouve amusant de faire la marieuse pour les autres, en l’occurence Harriet Smith, une jeune fille aux origines les plus modestes. Ce rôle d’entremetteuse entraînera bien des déboires pour Emma. Elle devra repousser les assauts d’un prétendant importun qui s’est mépris sur ses intentions. Ce n’est finalement que quand Harriet s’entiche du supérieur M. Knightley qu’Emma découvre que son coeur est pris.
Orgueil et préjugés et Emma composent avec Persuasion mon trio préféré.
Persuasion raconte l’histoire d’Anne Elliot, fille de baronnet. A vingt ans elle a aimé et a été aimée par Frederick Wentworth, modeste officier de marine. Sous la pression de sa famille et de ses amis elle a refusé sa demande en mariage. Dix ans ont passé. Les circonstances remettent les jeunes gens en présence. L’amour pourra-t-il renaître ? Et si oui, Anne saura-t-elle écouter son coeur ? La réponse est oui, bien sur. La question devrait plutôt être : comment ?
Northanger Abbey est l’histoire de Catherine Morland, entichée de romans moyenâgeux. Invitée à Northanger Abbey elle ne peut s’empêcher de se prendre pour l’héroïne d’un de ces romans. Et la voilà qui imagine des passages secrets et une femme séquestrée.
Dans cet ouvrage Jane Austen adopte une position extérieure par rapport à son héroïne, commentant ses lubies de façon ironique. J’ai trouvé ce procédé un peu artificiel et j’ai moins aimé cette oeuvre que les autres.
Avec Mansfield Park j’aurai cité tous les romans achevés de jane Austen. Ne l’ayant pas relu récemment, j’éviterai de le commenter.
Des oeuvres inachevées ont aussi été publiées. Cette lecture plutôt frustrante est à réserver aux fans absolus.
Jane Austen adaptée à l’écran :
Jane Austen est une auteure classique pour les Britaniques et en tant que telle son oeuvre a été de nombreuses fois portées à l’écran. Voici mon opinion sur les adaptations que j’ai vues.
Orgueil et préjugés, un film avec Keira Knightley dans le rôle d’Elizabeth Bennet est le dernier paru. C’est une fidèle adaptation du roman. Chacun des acteurs est parfait dans son rôle.
Orgueil et préjugés (Pride and prejudice) a aussi été adapté en série de six épisodes d’environ 45 mn chacun par la BBC, avec Colin Firth dans le rôle de Darcy. On peut trouver la série en DVD, version originale seulement avec sous-titres en Anglais itou (pour les sourds) qui favorisent la compréhension quand votre Anglais est un peu limité. Je l’ai acheté chez Smith.
Cette série est citée dans le Journal de Bridget Jones d’Helen Fielding. Bridget Jones et ses amies sont folles de la scène où Darcy-Colin Firth plonge tout habillé dans un lac. Cette scène -création de la série- apparaît comme toride (effet de chemise mouillée) et les héroïnes se la passent en boucle. Je dois donc avouer que je l’attendais avec impatience et que j’ai bien sur été déçue. Le fameux plongeon est bien rapide et modeste. Quant à la chemise, elle sèche très rapidement et tout cela n’a pas produit sur moi le même effet que sur Bridget Jones…
Clin d’oeil à Jane Austen et à la série, Bridget Jones tombe amoureuse d’un Mark Darcy, joué par Colin Firth dans l’adaptation cinématographique du Journal !
J’en reviens à la série de la BBC : la longue durée permet de respecter beaucoup mieux qu’un film le rythme lent du roman. La série comme le film mettent des images sur l’histoire. A l’intérieur les personnages sont agités de sentiments puissants mais à l’extérieur on s’autorise bien peu de marques d’affection dans ce milieu et à cette époque, ce que les adaptations viennent nous rappeler.
Coup de foudre à Bollywood (Bride and prejudice !) réalisé par Gurinder Chadha (Joue-la comme Beckham) avec Aishwarya Rai dans le rôle de Lalita (Elizabeth Bennet) est une idée alléchante : Jane Austen à la sauce Bollywood. le tout est une bonne transposition à l’époque contemporaine d’orgueil et préjugés. Je pense qu’on apprécie encore mieux la performance quand on connaît l’oeuvre originale.
Bingley s’appelle ici Balraj et est un riche Indien expatrié qui revient au pays à l’occasion du mariage d’un ami. Il est accompagné d’un autre ami, un Américain convaincu de la supériorité de son pays, William Darcy. Il y a des danses et des chants, beaucoup de couleurs vives mais pour ce qui est du cinéma de Bollywood, autant aller plutôt à l’original.
Raison et sentiments avec Emma THompson (Elinor Dashwood), Kate Winslet (Marianne Dashwood) et Hugh Grant (Edward Ferrars) est une excellente adaptation et j’irais jusqu’à dire que le résultat est meilleur que l’original.
Enfin Emma, avec Gwyneth Paltrow (Emma) est également fort plaisant à voir.