Dans les années 1950, le narrateur, Michaël Berg, un lycéen de 15 ans, fait la connaissance de Hanna Schmitz, contrôleuse de tramway de 35 ans. Ils deviennent amants. Michaël rejoint Hanna chez elle tous les jours en sortant du lycée. Il lui fait la lecture d‘un livre qu’il a choisi puis ils font l’amour. Michaël dissimule cette relation à ses parents et à ses camarades de classe. Un jour Hanna disparaît sans prévenir. Sept ans plus tard Michaël est étudiant en droit. Il suit un séminaire organisé autour d’un procès de gardiennes d’Auschwitz. C’est là qu’il retrouve Hanna : elle est l’une des principales accusées.
Ce roman est d’abord une histoire d’amour et, vu la différence d’âge entre les protagonistes, un roman d’apprentissage pour le narrateur qui prend de l’assurance par rapport à ses camarades qui n’ont pas son expérience.
La deuxième partie, le récit du procès, est l’occasion d’une réflexion sur la responsabilité collective des Allemands face à la shoah. La génération de Michaël confronte celle de ses parents à son comportement sous le nazisme : avez-vous participé, avez-vous fermé les yeux, si non pourquoi n’avez-vous pas exigé des procès dès la fin de la guerre ? Michaël se demande aussi si cette attitude critique n’est pas, pour sa génération, une façon de se dédouaner de sa propre responsabilité, celle d’avoir aimé ces parents forcément coupables. Je trouve qu’il y a là des questionnements intéressants.
La troisième partie traite de la vie de Michaël adulte. On comprend que son existence est profondément marquée par ce premier amour.
Le style du roman est sans fioritures, plat, correspondant bien à un narrateur qui semble avoir enfoui tous ses sentiments en lui. C’est une lecture que j’ai appréciée.
L’avis de Je lis je blogue.
Le liseur a été adapté au cinéma par Stephen Daldry avec Kate Winslet dans le rôle d’Hanna, David Kross en Michaël jeune et Ralph Fiennes en Michaël adulte. J’avais vu ce film à sa parution en 2008 et je l’ai revu récemment à l’occasion de sa diffusion sur Arte. C’est ce visionnage qui m’a donné envie de lire le livre.
Le film se concentre principalement sur l’histoire d’amour entre Michaël et Hanna. La réflexion sur la responsabilité allemande est rapidement expédiée. Je la découvre en lisant le roman. Le résultat est un film terriblement romantique avec cet amour impossible qui marque Michaël à tout jamais. Sa relation à sa fille, qui est absente du roman, vient renforcer cette impression. J’ai ressenti beaucoup de pitié pour le personnage, je ne me souvenais pas que le premier visionnage m’avait autant émue.
Je participe aux Feuilles allemandes, mois thématique organisé par Et si on bouquinait un peu.
C’est une bonne idée de comparer le livre et le film. J’ai l’impression que tu as été davantage touchée par le deuxième. Merci pour le lien.
Oui, je le crois aussi. Mais j’ai d’abord vu le film. Et puis il y a aussi la musique qui est efficace, comme je m’en aperçois en regardant la bande annonce.
J’apprécie beaucoup cet auteur dont les livres traitent souvent des aspects historiques de l’Allemagne du XXème siècle, c’était aussi le cas de Olga et de la Petite-fille. J’ai aussi bien aimé le film, vu il y a très longtemps 🙂
J’avais lu et apprécié Olga, aussi.
j’ai beaucoup aimé cette lecture ! je n’ai pas vu le film.
Il vaut le coup, je pense.